La méthode sympto-thermique

par Gabrielle Garand Aube-Recueil-Solutions-Eveline-Des-Rosiers-Amoureux Un des enjeux majeurs concernant la contraception moderne est certainement l’aspect écologique, la grande majorité des contraceptifs étant très polluants pour l’environnement. Leurs multiples emballages, leurs compositions de latex, l’ajout recommandé de produits toxiques… En plus d’être chimiques pour l’environnement, certaines méthodes de contraception le sont aussi pour le corps. En effet, la grande quantité d’hormones ingérées par une femme utilisant une pilule contraceptive demeure très longtemps dans son organisme, malgré le fait qu’elle ait cessé de l’utiliser depuis plusieurs mois. Ces hormones sont aussi sécrétées dans l’urine qui se retrouve dans la nature. Voici donc le fonctionnement d’une méthode contraceptive biologique de plus en plus fiable, 100 % écologique, et qui offre la possibilité d’être utilisée dans un cadre de fertilité pour ceux et celles qui veulent des enfants. La méthode sympto-thermique est une combinaison de trois méthodes naturelles pour déterminer le moment de l’ovulation dans le cycle menstruel d’une femme : la méthode du calendrier, la méthode thermique et la méthode de Billings. La méthode du calendrier prend plusieurs mois d’adaptation et requiert une prise assidue d’informations pour que la femme puisse l’utiliser de façon sécuritaire à des fins de contraception ou de façon officielle pour devenir enceinte. Sur une base d’environ six à huit mois, la femme note la durée de ses cycles menstruels en remarquant le plus court et le plus long. À partir de ces deux informations, elle pourra faire un calcul lui permettant de connaître les journées où elle est le plus fertile en soustrayant 18 à son cycle le plus court et 11 à son cycle le plus long. Exemple : cycle le plus court : 21 jours – 18 = 3e jour de son cycle cycle le plus long : 30 jours – 11 = 19e jour de son cycle La femme ne serait donc possiblement fertile qu’entre le 3e et le 19e jour de son cycle. La méthode thermique se base sur une élévation de la température qui se produit 24 heures après l’ovulation. La température doit être prise tous les jours, au même moment de la journée (le matin est le plus conseillé) et de la même façon. En effet, la femme a le choix de prendre sa température buccale, vaginale ou rectale, mais elle doit s’assurer de toujours la prendre de la même manière. Une variation de plus de 0,2 °C par rapport aux jours précédents est suffisante pour déterminer qu’une ovulation s’est produite. Il existe un appareil, le Bioself (environ 150 $), qui en plus de prendre la température, calcule automatiquement les jours de fertilité par rapport aux cycles précédents. La méthode de Billings (observation de la glaire cervicale) est la dernière méthode que comprend la méthode sympto-thermique. Selon la période de son cycle, la femme peut observer des changements dans sa glaire cervicale. En effet, la quantité, la couleur et l’élasticité peuvent se modifier au cours du mois et indiquer si la femme est fertile ou non. La glaire cervicale a pour fonction de protéger et de faciliter le passage des spermatozoïdes dans le vagin de la femme, jusqu’à l’utérus. Bien que chaque femme soit unique, elle peut se fier à cette répartition des jours de son cycle : Du 1er au 5e jour, la femme a généralement ses menstruations. Du 5e au 10e jour de son cycle, il n’y a pas ou très peu de glaire. Du 10e au 12e jour, elle commence à observer l’apparition d’une glaire épaisse et grumeleuse, c’est le signe qu’elle commence sa période fertile. Du 12e au 14e jour, la femme est très fertile et sa glaire sera translucide et élastique. Cette glaire est basique pour aider les spermatozoïdes à passer dans le vagin très acide, et elle est très fluide pour qu’ils puissent se déplacer facilement. Du 14e au 18e jour, la glaire redevient épaisse, mais la femme est encore fertile. Finalement, du 18e au 28e jour du cycle, la glaire n’est pas ou très peu présente. Il est à noter que la glaire peut facilement être modifiée par l’organisme si la femme a une infection, si elle suit un traitement après une infection ou si elle connaît des cycles anovulatoires (sans ovulation). En plus de cette méthode, la femme peut effectuer un auto-examen du col de son utérus si elle arrive facilement à y toucher. S’il est résistant et ferme, elle peut conclure qu’elle n’est pas en période fertile. Au contraire, si le col est difficile à atteindre et que sa consistance est souple et molle, la femme peut en déduire que le col de son utérus est entr’ouvert et qu’elle est en période fertile. La femme doit donc, pendant quelques mois, prendre sa température, observer sa glaire cervicale et son col de l’utérus, calculer la longueur de ses cycles et noter le tout dans des tableaux pour observer les signes de sa propre ovulation. La combinaison des trois méthodes est fortement recommandée puisqu’aucune méthode utilisée seule ne permet une efficacité valable. La méthode sympto-thermique présente donc autant d’avantages que d’inconvénients. Elle est très avantageuse, car elle est écologique et naturelle. Elle ne contient aucune substance chimique qui sera ingérée par le corps et rejetée dans la nature par l’urine. De ce fait, elle est très peu coûteuse. De plus, la femme augmente la connaissance de son propre corps et des signes que celui-ci lui envoie. La communication dans le couple sera d’autant meilleure, puisque les jours possiblement fertiles pour la femme permettent d’élargir les horizons sexuels en découvrant d’autres modes de stimulations que la pénétration vaginale. Malgré tout, il y a des désavantages à la méthode sympto-thermique. En effet, la femme doit être très à l’aise avec son corps. Elle doit être en mesure d’effectuer la prise de données tous les jours sans exception. Au début, l’apprentissage et la prise de données sont très longs. Pour l’utiliser comme méthode contraceptive exclusive, il faut attendre entre six à huit mois. La collaboration du partenaire est requise, puisqu’il doit comprendre que certaines périodes sont plus fertiles que d’autres, même si la femme n’ovule pas exactement à ce moment précis, ce qui peut rendre difficile la spontanéité dans les relations. La méthode sympto-thermique n’est pas adaptée à tout le monde. Par exemple, la période de post-partum, où le cycle menstruel est déséquilibré à cause des hormones, n’est pas assez stable pour que cette méthode soit efficace. C’est la même chose à l’adolescence et à la préménopause où les cycles sont irréguliers, ce qui ne permet pas d’obtenir des données valables. De plus, le corps humain étant fragile et sensible, le stress, la fatigue ou une simple grippe peuvent influencer des données comme la température, et biaiser les résultats pour tout le mois. Enfin, quelle que soit la méthode que vous choisirez, assurez-vous de vous sentir confortable avec son utilisation, qu’elle respecte vos choix, vos valeurs et vos croyances et qu’elle vous offre une sexualité épanouie. Pour plus de renseignements, l’organisme Séréna offre des ateliers, des cours et de la documentation sur la méthode sympto-thermique sur leur site internet. Références : Tous les renseignements sont tirés du recueil étudiant « Problématiques sexologiques de la contraception et de la fertilité, SEX-1205, par Carole Thabet et Mariève Ross du Département de sexologie de l’UQAM ». Séréna: www.serena.ca 92_aube-texte-erable-01-M

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