Pour que les autobus qui partent… reviennent !

par Brigitte Dufour Quitter la maison en autobus pour son premier jour à l’école est l’un des moments les plus émouvants dans la vie de nos parents, mais de nous voir le prendre pour quitter notre région en devient l’un des plus déchirants. Les derniers taux de croissance démographique dévoilés par Statistiques Canada soulèvent beaucoup d’inquiétudes au Québec et particulièrement en région.  En effet, de 1996 à 2001, un total de 41 335 personnes ont quitté six des régions administratives du Québec : Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, Côte-Nord, Abitibi-Témiscamingue, Saguenay-Lac-Saint-Jean, Bas-Saint-Laurent et Mauricie. Certaines ont vécu une diminution dépassant les 10% de ses jeunes durant cette même période. Ces résultats ne doivent laisser personne indifférent. La migration habituelle des jeunes, associée à une baisse de la natalité, et au fait que les populations immigrantes s’installent surtout dans les grands centres urbains, fait aujourd’hui en sorte que plusieurs milieux ont l’impression d’avoir été abandonnés par leur relève. Ce départ, qui n’est pourtant pas définitif pour la majorité des jeunes, a maintenant un effet encore plus direct sur le maintien de certains services et sur la viabilité des entreprises des régions. La recherche de l’autonomie joue un rôle prépondérant dans les explications que donnent les jeunes de leur premier départ. Cette quête est très souvent liée à des motifs plus tangibles, mais pas nécessairement à ceux auxquels s’attache l’opinion publique. Ainsi, les jeunes ne quittent pas nécessairement leur région pour trouver du travail, mais plutôt pour étudier et presque autant quittent pour suivre un conjoint que pour trouver ou occuper un emploi. Mais le portrait n’est pas aussi sombre qu’il le laisse présager. On sait maintenant qu’en grande majorité, les jeunes ont un fort intérêt à s’établir en région et que les raisons du retour sont principalement liées aux occasions d’emploi. Or, des milliers d’emplois demeurent vacants en région. C’est pourquoi les régions ont besoin d’initiatives dynamiques telles que Place aux jeunes du Québec. Cet organisme est né, il y a près de treize ans, de la volonté de contrer l’exode régional des jeunes québécois en facilitant leur retour et leur intégration professionnelle et sociale dans leur région d’origine. Sa mission est la suivante: Lutter contre l’exode et influencer la migration des jeunes qualifiés au profit de l’ensemble des régions du Québec. Ses principaux objectifs sont de: prévenir et freiner l’exode des jeunes vers les grands centres; favoriser et promouvoir l’engagement social des jeunes en région; promouvoir et faciliter l’intégration professionnelle des jeunes en région; sensibiliser les jeunes, leur entourage et les acteurs locaux aux impacts de l’exode et stimuler la création d’entreprises en région. Je me suis sentie très interpellée par la cause de Place aux jeunes et c’est pourquoi je n’ai pas hésité une minute à me joindre à l’équipe. Depuis 1990, les services de Place aux jeunes se sont quelque peu élargis avec les années. Il faut dire que l’organisme existe depuis 1990. Place aux jeunes se démarque. Au départ c’était surtout par le concept des séjours exploratoires: trois fins de semaines qui étaient mises de l’avant. Cette formule permet à une quinzaine de jeunes âgés entre 18-35 ans de redécouvrir leur région en trois fins de semaines non consécutives. La première fin de semaine consiste en une visite touristique, historique et culturelle. Pour la deuxième fin de semaine, ce sont des activités de jumelage avec des employeurs potentiels ou des rencontres avec des gens qui peuvent témoigner de leur expérience d’entrepreneurs qui sont privilégiés. Finalement, la troisième fin de semaine est réservée pour des activités de groupe où les participants discutent de leur expérience et de leurs intérêts à s’établir en région. Les autres services offerts par Place aux jeunes du Québec sont : l’aide au placement par le volet Emplois vacants, la sensibilisation des jeunes de 14-17 ans au potentiel de leur région par le volet Ados ainsi qu’un outil de références appelé Accro des régions. Alors que le volet Emplois vacants permet de mettre en contact les jeunes qui désirent s’établir en région avec des employeurs potentiels et les offres d’emploi disponibles selon leur profil pour les aider à décrocher un emploi, le site Accro des régions www.accrodesregions.qc.ca est un outil intéressant que les jeunes peuvent utiliser pour rester en contact avec leur région. Ils n’ont qu’à s’inscrire pour recevoir des bulletins d’informations sociales, culturelles et sportives ainsi que les offres d’emplois et les offres de formations. De cette façon, ils sont conscients que ça bouge en région ! Pour lutter contre l’exode des jeunes et permettre aux jeunes de réaliser leurs rêves en région, mettez fin aux heures de pointes coincés dans vos voitures, à la qualité de l’air étouffante des grandes villes, à l’humidité des chaudes journées d’été et à la difficulté de se loger convenablement sans que votre portefeuille ne deviennent totalement anorexique ! Redécouvrez les charmes et avantages des régions et partez! J’aurais le goût de vous demander ce que vous attendez pour nous visiter et partir vous installer en région ! Place aux jeunes du Québec  www.placeauxjeunes.qc.ca  www.accrodesregions.qc.ca

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