Un écovillage, c’est…

par Celan Lavalé Ce n’est pas un revival hippie, même si tout à coup ça en aurait l’air: autre époque, autres enjeux. Ce n’est pas un retour à la terre, même si on ne peut plus faire confiance à d’autres que nous-mêmes pour ne pas manger des légumes qui soient des pelures gonflées au jus chimique. Ce n’est pas un asphyxiant isolement de la société, même si nous avons perdu beaucoup de temps dans des scléroses réactionnaires. Vient la parallèle. Ce n’est pas une garderie sans payer de gardienne, même si ça peut devenir le lieu pour une école alternative, avec beaucoup de vert pour les petits bleus. Ce n’est pas une secte de gna-gnans, même s’il est envisageable de développer une spiritualité - même athée! -, des rituels cycliques, des séances d’épanouissement corporel. Ce n’est pas un camp de travail Khmer Rouge régi par un sergent rigide, même s’il ne faut pas que ça devienne un camping pour fainéants. Ce n’est pas un nouveau groupuscule du FLQ, même si c’est un bon exemple de fondation nouvelle, pour enfin être souverain. Ce n’est pas un parti politique, même si ça a un poids politique par ce que ça peut apporter de vivifiant à une région en contexte d’exode rural. Ce n’est pas une corporation de spéculateurs qui se fondent un capital immobilier, même s’il faudra jouer serré les règles du Monopoly municipal et autres investissements en milliers de dollars. Ce n’est pas un business, même si une expertise en quelque domaine peut se développer. Ce n’est pas une assemblée syndicale où plus rien n’avance parce que tout le monde fait opposition, même si c’est délicat les frottements de personnalités. Ce n’est pas un party de chums qui ne tient que par les amitiés et s’écroule quand ils déménagent, même si les membres changent. On apprend à échanger avec des nouveaux, de personnalités différentes. Ce n’est pas un open-house pour squatters, même si j’imagine bien une maison dédiée aux temporaires qui trouveraient gite et copains en échange de travail. Ce n’est pas un club sélect pour l’élite de la pensée parfaite, même si on s’attend à certaines valeurs de chaque personne, quelle que soit sa modalité de présence. Ce n’est pas neuf, même s’il faut inventer son univers et que pas deux écovillages ne seront pareils, mais plutôt complémentaires entre eux. Ce n’est pas vieux, mais un augure géographique, une aventure, une chance, même si ça ne se fera pas tout seul. Reste à penser ce que c’est.

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