Fini la cachette, accueillons notre humanité !

par Carole Ricard Choisir de vivre en écovillage, c’est se montrer tel qu’on est tout le temps, avec nos connaissances, nos talents, nos intuitions mais aussi nos tares, nos peurs, nos mauvaises habitudes et nos préjugés. Pourquoi? Non, ce n’est pas parce qu’on ne peut jamais se retrouver seul(e)! Heureusement, les écovillageois reconnaissent bien la nécessité et les bienfaits de l’intimité et la solitude. C’est qu’en éco-communauté, on ne peut se cacher. On est vu et on doit se montrer. La fréquence des rencontres avec les autres habitants, les occasions de partage, les implications directes aux prises de décision et surtout le fait qu’on fréquente les mêmes gens au travail, dans les loisirs, dans les réunions, les groupes support, lors d’évènements culturels ou sportifs. Même dans un écovillage formé de 500 personnes, on en vient à se connaître tous personnellement. Actuellement, nous jouons à la cachette, nous jouons des rôles et projetons diverses images au gré de notre convenance et des exigences sociales. Par exemple, nous parlons, écrivons, discutons et agissons de manière différente au travail qu’en présence de nos amis afin de préserver une image de nous-même et ne pas mêler vie professionnelle et vie privée. De même, nous avons un langage et un comportement différent avec notre conjoint et nos collègues de travail. On peut très bien projeter une image de personne sérieuse et confiante en elle au travail alors qu’à la maison on patauge dans les dettes et les problèmes d’affirmation avec nos enfants, tandis qu’avec nos amis on laisse planer l’image de l’éternel adolescent qui s’amuse de tout et qui ne se sent jamais débordé par les obligations familiales. D’ailleurs, combien d’entre vous essaient à tout prix de cacher ses sentiments d’échecs, de désespoirs, de manque d’assurance en soi, ses préjugés et ses comportements autodestructeurs tels que le tabagisme et l’alcoolisme, d’abord à vous-même et ensuite aux gens qui vous entourent, par souci de préserver une image forte de vous? Or, en écovillage, il en va autrement, fini les cachettes! Tôt ou tard tout se sait et on apprend rapidement que tous les écovillageois sont humains et en croissance personnelle. Ils ont accepté dès leur arrivée d’être honnête avec eux-mêmes et d’apprendre à adopter de meilleures pensées et comportements afin d’être plus créateurs et heureux dans leur vie quotidienne. Cela se reflète par une maturité plus grande, des gens qui doivent assumer leur psyché par un souci plus grand des autres, une compassion et une reconnaissance que tout le monde est humain. Finies les exigences inhumaines créées par notre société de consommation et de surproduction! Par une attitude positive envers soi-même d’abord, les écovillageois se donnent des outils de formation et d’entraide afin de comprendre les différentes étapes d’un changement intérieur et/ou extérieur afin de les apprivoiser. Par ces outils, ils peuvent aider leurs confrères sans pour autant prendre en charge leurs difficultés et alourdir leurs relations comme la plupart d’entre nous le font. On apprend à montrer ses forces, son leadership, on apprend à apprendre, on se permet de se tromper en essayant, on reconnaît qu’on agit sur la base d’une bonne volonté tout comme les autres le font aussi, on devient mature en prenant des responsabilités et en respectant ses engagements envers soi et envers les autres, on devient enfin apte à donner et recevoir réellement, sans attentes. Fini les dépendances! Être vu et accueilli comme un humain, c’est touchant, c’est épeurant, c’est une expérience forte et transformatrice. Essayez-la!

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