La chronique du Ti-Tamis: Spécial Forêt

par Sarah Maria Ah cette  forêt qui fait rêver. Si importante, si imposante qu’elle rebute certains humains!  Ou encore elle est prise comme une ressource économique et non comme un paradis de biodiversité animale et végétale, les poumons de notre Terre. Et pourtant, elle est tellement pleine de magie, de mystères, de trésors pour le gout et la médecine… Essayons aujourd’hui d’y pénétrer pour découvrir une infime partie de tout ce qu’elle peut nous offrir. Je porte mon attention principalement sur les plantes et arbres dont certaines parties peuvent etre récoltées à ce temps-ci de l’année, à l’automne. L’asaret ou gingembre sauvage (asarum canadense ou europeanum) Elle pousse principalement dans l’ouest du Québec, dans les érablières. Ses feuilles remarquables poussent à ras le sol, en forme de cœur. Elles nettoient le sang et les poumons, fortifient le cœur-soit en infusion ou en compresse. Comme la plupart des plantes forestières, elle est plus efficace fraiche.Son rhizome frais ou séché a des propriétés qui s’apparentent à celle du gingembre qu’on connaît : apéritive, digestive, antiseptique, même anti-poison. On la dit aussi aphrodisiaque ! D’Ailleurs les femmes autochtones s’en servaient comme contraceptif. Séchée, elle perd ses prorpiétés après 6 mois . L’usnée barbue (usnea cavernosa ou barbareta.) Vous savez la barbe verte pâle que les lutins se font voler par les branches des conifères morts quand ils sont trop coquins ! Elle a des vertus qui méritent d’être mieux connues. Elle est antiseptique, bactéricide et antifongique. Elle est extraordinaire en cas de grippe, en décoction ou en teinture-mère. Elle peut être utilisée aussi en décoction pour en faire des bains de pieds pour le pied d’athlète. Mais attention : à trop en consommer, on risque de recevoir la visite de lutins imberbes contrariés ! L’orme (ulmus rubra) Même s’il ne pousse pas en pleine forêt mais plutot en lisière du bois,il vaut la joie d’être découvert. L’orme a des pouvoirs médicinaux extraordinaires, et il faut en prendre grand soin de ce grand ami car  les ¾ de la population de la terre se font décimer par un champignon hollandais gourmand.L’orme est le lien entre le ciel et la terre : à la fois très enraciné et imposant, il a des allures elfiques et élancées. On dit d’ailleurs que c’est l’arbre des elfes! L’écorce d’orme est astringente, cicatrisante, dépurative, émolliente, reconstituante, anti-inflammatoire, anti-bactérienne, alcalinisante…elle sera utilisée lors d’ulcères digestifs, de flatulences, d’inflammations diverses, de diarrhée, de gastro, de grippes et de nettoyages intestinaux. Pour savoir comment recueillir l’écorce,au printemps si possible,  je vous suggère de lire Arbres et Arbustes médicinaux d’Anny Schneider, mais vous pouvez aussi seulement admirer ce bel arbre, lui dire merci et aller acheter de la bonne poudre d’orme dans les magasins d’aliments naturels. Car extraire l’écorce interne demande les plus grands soins. On mélange la poudre à  de l’eau lentement, pour former une belle bouillie médicinale qu’on mange comme un gruau. Recette de pastilles d’orme  Faire légèrement chauffer le miel au bain-marie ou au soleil pour le liquéfier, mettre quelques gouttes d’huile essentielle d’eucalyptus(ou au choix),graduellement ajouter de la poudre d’orme jusqu’à consistance de pastilles. Les laisser sécher et déguster ! Bonne facon de donner de la médecine aux enfants ! Le Pin (tous les pinus) et le Sapin (Abies balsamea) Ce sont 2 arbres très différents mais ils ont des propriétés semblables. Les bourgeons de pin en décoction,  bus en petite quantité, peuvent être expectorants, antiseptique, dépuratifs et peuvent être extraordinaires en gargarisme, en inhalation ou en bain de pieds lors de grippes et de problèmes viraux et respiratoires. On utilisera aussi les jeunes pousses de sapin vertes pales qui contiennent beaucoup de vitamine C et ont aussi des qualités pectorales. Mais le sapin nous donnera aussi sa merveilleuse sève , qu’on appelle gomme de sapin et qu’on diluera dans de l’eau chaude pour aider nos voies respiratoires et même nous assister lors du sevrage du tabac ou de mari en ramonant nos parois.Elle sera utilisée beaucoup à l’externe soit directement sur la blessure pour la désinfecter(attention ca colle !)et l’aider à cicatriser, soit dans des huiles ou onguents pour soulager les douleurs musculaires et nerveuses. On l’extrait artisanalement en percant en v avec une aiguille ou un couteau les bulles sur l’écorce du sapin. Avec la gomme de pin séchée, on fait un encens purificateur efficace qui s’apparente au copal, encens utilisé par les autochtones du sud. Le quatre-temps (cornus canadensis) Cette plante connue a 6 feuilles droites allongées fixées directement sur la tige, des fleurs blanches en été et des fruits rouges comestibles en automne. On la retrouve dans les érablières et les forêts mixtes. Sa racine, en décoction, aide lors de rhumes et de fièvre. Fraiche, elle est diurétique et elle assiste lors de lunes douloureuses. On peut faire un jus pour les enfants avec ses fruits en décoction qu’on sucre avec du miel. Le Bouleau Blanc (betula papyrifera) Cet arbre typique de nos forêts nordiques, associé au dieu viking Thor, renferme bien des secrets…toutes ses parties s’utilisent, de la sève à l’écorce. Cette dernière contient de l’acide salycilique (salycilate de méthyle), cet ingrédient à la base de l’Aspirine qui soulage la douleur, les maux de tête et qui aide à la circulation sanguine. Une décoction de son écorce diminue les hémorragies, désinfecte, désodorise, diminue les démangeaisons et guérit les ulcères buccaux. Il paraitrait même(pas essayé encore)que ses feuilles en décoction sont des alliées merveilleuses lors de fragilité émotionnelle en cas de prélunes et de lunes intenses…vous m’en direz des nouvelles, belles amies ! Le thé du labrador (ledum groenlandicum) Ce petit arbuste connu a des feuilles étroites a marge enroulées, vertes foncées sur le dessous et rousses et velues en dessous. Contrairement a son nom, il n’est pas stimulant mais plutot calmant : il est extraordinaire dans les cas d’insomnie ou d’angoisse. Et il pousse en abondance dans nos forets ! Voilà je pourrais continuer encore des pages et des pages mais…si on veut aider les forêts à rester belles, il faut aussi réduire le plus possible notre consommation de papier, n’est-ce pas ? ET je m’en vais de ce pas écouter les mélopées du vent sur les feuilles, me préparant au solstice d’automne qui se fait sentir…brrr !   Références : Arbres et Arbustes médicinaux + Plantes sauvages médicinales, Anny Schneider Plantes sauvages comestibles, Orme, Pin, cahiers du cours Herb-Art, l’Herbothèque Inc. Recherche faite sur 45 plantes médicinales, Manon Houle Flore Printanière, Gisèle Lamoureux Belles de nos Bois, Charles Bertrand et Gilles Vincent Indian doctor, Nancy Locke Doane Le top 25 des plantes médicinales, Valérie Lanctot, cahier spécial du Guide Ressources Faune et Flore del’Amérique du Nord, sélection du Reader’s Digest

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