L’acupuncture

par Nosika Lessard  La médecine chinoise est certainement l’une des plus anciennes médecines du monde. Son apparition remonte à plus de trois mille ans et son application est encore employée quotidiennement. La médecine traditionnelle chinoise se divise en plusieurs disciplines dont les principales sont la phytothérapie (thérapie par les herbes) et l’acupuncture. Dans la chine actuelle, celle-ci est intégrée au système de santé,  ce qui permet d’utiliser les méthodes les plus efficaces selon les pathologies que présentent les patients. L’arrivée de l’acupuncture dans le monde occidental est  très récente et l’est d’autant plus au Québec; moins d’un demi-siècle. Sa pratique est maintenant réglementée au Quebec depuis 1995, la mise en place de l’ordre des acupuncteurs place l’acupuncture au rang de profession, ce qui assure la protection du public et engage les praticiens à respecter un code d’éthique. L’acupuncture est souvent considérée comme mystérieuse et incompréhensible pour les occidentaux que nous sommes. Pour saisir sa nature, il faut connaître les rouages de son fonctionnement. Pour les chinois, l’homme fait partie intégrante du monde qui l’entoure et ne peut en être dissocié. Ce dernier est considéré comme un microcosme et si l’on observe la nature et en comprend ses lois, alors on peut comprendre les lois qui régissent le corps humain. Certains concepts primordiaux sont basés sur le yin et le yang et les cinq mouvements. Le corps est parcouru par des réseaux d’énergies que l’on nomme méridiens, ceux-ci sont reliés aux organes internes et inter-reliés entre eux. C’est sur ces réseaux imperceptibles que sont distribués les points d’acupuncture. Pour faire un parallèle avec nos connaissances occidentales, disons que ces méridiens correspondent à peu près au système nerveux périphérique. Les points d’acupuncture possèdent chacun des propriétés thérapeutiques spécifiques. C’est avec les aiguilles que sont stimulés ces points qui transmettent leurs messages par la voie des méridiens. Lors de la première rencontre avec le thérapeute, un interrogatoire exhaustif permettra à ce dernier d’avoir une idée générale de l’état de santé du patient. Chaque personne étant une entité unique, les problèmes qu’elle désire faire traiter seront abordés différemment selon leur constitution, leur âge et leur état particulier. Les traitements sont d’environ 1 heure et les prix varient selon les régions et les thérapeutes (entre 35 et 70 $ environ). Fait intéressant à noter, plusieurs assurances remboursent en partie les traitements d’acupuncture. L’emploi de l’acupuncture dans un but préventif est bien connu, que ce soit pour renforcer le système immunitaire aux changements de saison contre les rhumes et virus ou pour les allergies, mais ses effets sont aussi probants dans le traitement des douleurs de toute nature, pour les problèmes musculo-squelettiques, les cas de fatigue, stress, anxiété, les problèmes pulmonaires, gastro-intestinaux, uro-génital, insomnie et j’en passe. Ce qui est intéressant avec cette médecine, c’est  que les traitements ne sont pas octroyés uniquement dans le but de réduire les symptômes mais aussi d’éliminer la source du trouble et de trouver des moyens concrets pour apporter une solution à long terme au patient. L’acupuncteur travaille étroitement avec d’autres professionnels de la santé et d’autres médecines alternatives et, le cas échéant, dirige le patient vers la thérapeutique qui sera la plus adaptée à ses besoins. Dans l’état actuel du système de santé où les gens se sentent de plus en plus insatisfaits des services prodigués, une place plus importante devrait être donnée aux médecines alternatives. Cela permettrait d’apporter différents points de vue au bénéficiaire et lui permettrait de choisir ce qui lui convient le plus pour un plus grand confort. Des ouvertures sont déjà observables; comme par exemple le service d’acupuncture mis en place à l’hôpital Lasalle en obstétrique ainsi que le service offert au centre Dollard-Cormier qui s’occupe de désintoxication. Mais, il reste encore beaucoup de batailles à mener et d’esprits à ouvrir pour faire connaître cette médecine millénaire.

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