Pizza Philosophale

par Raphaël Zummo Croûte: Sarrasin germé (1/2 tasse) et épeautre Kamut germé (1/2 tasse) (quantités au goût) Huile d’olive Soupçon de jus de citron Tomates séchées émincées Basilic Romarin Cumin Herbes de Provence Gingembre Sel -Bien rincer les grains secs de sarrasin et d’épeautre et faire tremper 8 heures (une nuit). -Rincer plusieurs fois et laisser égoutter (tamis ou pot Masson recouvert de coton à fromage) à l’ombre, dans un endroit bien aéré. -Rincer à nouveau le soir, puis le matin et le soir suivant, en égouttant toujours bien. -Le surlendemain matin après la nuit de trempage, moudre les grains (Porkert). -Faire tremper pendant environ 2 heures les herbes, tomates, gingembre, cumin et sel dans l’huile d’olive et le jus de citron (toutes quantités au goût!) -Mélanger grains et macération puis façonner une pâte à pizza. -Faire sécher cette dernière à basse température (soleil, déshydrateur, four basse température, vent...) Saint-fromage: Huile d’olive (1/2 tasse) Farine d’épeautre Kamut (1/2 tasse) Levure Red Star (1/2 tasse) Moutarde (1 cuiller à soupe) Un peu de sel (ou même miso ou tamaris) Une botte d’épinards Un peu d’eau (1/3 à 1/2 tasse) -Dans un mélangeur, faire une sauce avec les épinards et l’eau. -Réchauffer l’huile à feu doux, puis incorporer graduellement farine et levure en brassant. -Lorsque bien épais, ajouter doucement, toujours en brassant, les épinards au mélange. -Enfin, rajouter la moutarde et le sel tout en goûtant - laisser refroidir. -Tartiner la croûte mi-séchée avec beaucoup de Saint-Fromage! (variante: guacamole) Garnitures: -Râper vos racines préférées à profusion et étendre sur la pizza. -Rajouter aubergines et champignons grillés, tomates fraîches, poivrons frais et colorés, asperges crues ou cuites, etc., et disposer artistiquement sur la pizza. -Inonder de pousses et germinations, puis couronner avec des noix grillées et des fleurs. -Savourer ainsi ou légèrement chauffée! Qu’est-ce qu’une pizza philosophale? De nos jours, il est habituel d’évaluer la question de l’alimentation du point de vue matérialiste, c’est-à-dire dans l’unique perspective des rapports entre la composition chimique des aliments et les besoins de l’organisme physique de l’humain. Presque toutes les théories alimentaires s’élaborent exclusivement selon cette étude du contenu en protéines, glucides, lipides, vitamines, minéraux et enzymes des aliments, et leurs conclusions s’établissent dans un but de satisfaction des besoins inhérents au corps physique humain par un apport équilibré de ces substances. Ces investigations physiologiques, menées par notre science moderne, sont nécessaires; mais elles ne répondent qu’à une partie de la réalité, celle qui se révèle au travers du microscope et des sens et dont la considération unilatérale a pour ultime conséquence l’abus insensible des richesses naturelles par l’être humain, qui ne voit plus en son environnement qu’un réservoir où il peut piger au gré de ses désirs les ressources dont il a “besoin”. Pour comprendre l’autre facette du rapport entre l’humain et la nature qui le nourrit, il faut au contraire prendre du recul, et contempler le dynamisme des formes de vie entres elles, pour saisir spirituellement l’écho que retrouvent les racines, les feuilles, les fleurs, etc., des plantes dans les différentes parties de notre être: tête pensante, tronc de respiration, membres dansants... D’ailleurs, en complétant ainsi les évaluations scientifiques d’une compréhension de ce qui nous relie non seulement aux matières nutritives des végétaux, mais bien aux forces formatrices par lesquelles nous sommes dans un rapport bien plus intime avec l’essence de la plante, la vie matérielle sur notre Terre devient plus intelligible. Ainsi, les individus peuvent acquérir davantage d’autonomie intuitive vis-à-vis de leur alimentation et de joie dans une communion avec le royaume des radieuses Vertes. En observant artistiquement une plante, une révélation ouvrant sur de riches perspectives spirituelles se dévoile: une plante pleinement épanouie apparaît comme un être humain renversé, tête plantée dans la terre. La racine est directement en rapport avec notre tête; forme stable, concentrée en elle-même, dont les ramifications extériorisées, qui absorbent les sels minéraux, ressemblent précisément aux circonvolutions nerveuses de notre cerveau, qui elles sont intériorisées. D’ailleurs, c’est notre tête qui, parmi tous nos organes, requiert le plus de sels minéraux pour accomplir son oeuvre, ces derniers permettant des échanges nerveux sains, où siège la pensée, la conscience de soi. Puis la tige, à partir de laquelle se déploient les feuilles, est soeur jumelle de notre tronc, nos poumons étant des feuilles intériorisées. Tout ce qui est respiratoire et rythmique se rencontre au coeur de la plante et de l’être humain. Mais pourquoi ce qui est extérieur à la plante est-il intériorisé en nous, pourquoi apparaît-elle comme un humain renversé, pourquoi se nourrit-elle de ce que l’on expire (CO2) et que nous-mêmes inspirons ce qu’elle rejette (oxygène)? C’est là une énigme magnifique dont la pleine réponse s’éveillera graduellement en nous. Une chose est certaine, plante et humain sont parfaitement complémentaires. L’individualisation ne s’est pas encore réalisée chez la plante et son être est complètement abandonné à l’harmonie des sagesses cosmique et terrestre. Les formes végétales épanouies dans une dévotion complète semblent être l’expression exotérique de facultés créatrices d’êtres spirituels divins qui façonnent la Nature à partir d’un milieu d’éternel enfantement, lieu hautement spirituel et évolué. Chez l’humain, cette sagesse divine est devenue intérieure et les forces créatrices de l’Univers s’incarneront toujours plus dans son “Moi”, son élément purement spirituel par lequel il saisit l’essence des êtres, leur source, et à partir duquel il transfigurera toujours davantage la face de la Terre, redevenant lui-même un divin créateur d’êtres vivants. Tout ce qui est plus aérien et mobile dans la plante, ce qui se manifeste par des couleurs éclatantes et variées dans les fleurs et les fruits, est en interaction avec ce qui véhicule l’Art chez l’humain: la grâce dansante de ses membres, par lesquels sont exprimés de façon transparente les couleurs qui vivent dans son coeur, son caractère, la souplesse ou la dureté, l’harmonie ou le chaos qui règnent dans son âme. Au niveau physique, ces parties supérieures de la plante agissent sur les organes inférieurs de l’être humain (digestion). Enfin, la graine est au végétal ce qu’est le coeur à l’humain. L’élément éternel en nous, ce qui persiste de vie en vie, est ce qui s’est gravé au plus intime de notre coeur. Celui ou celle qui s’est éveillé(e) pendant sa vie terrestre au point où ses actes sont naturellement imprégnés d’amour, accomplis à partir d’une conscience morale lumineuse qui se sème pour le bien commun et véritable des êtres, celui ou celle-là se sent en paix face à la mort, car il ou elle entre dans cette existence plus spirituelle avec un coeur fort et pur, dépouillé(e) de remords, uni(e) à la justice et à tous ceux qui vivent intérieurement l’état d’éveil. Une confiance totale l’emplit face à ce passage de vérité, de mise à nu, car la conviction suivante s’est imprimée en son sentiment et en sa conscience: “Les forces de bien et d’amour que j’ai déployées pendant ma vie terrestre sont les mêmes qui me soutiendront, qui m’habiteront après ma mort, ainsi je serai guidé(e) par des entités d’une perfection telle que je recevrai exactement ce qu’il me faut vivre, et j’accueille avec sérénité ce qui est placé sur le chemin de mon devenir.” De la même manière, la graine de la plante est comme ce coeur dans lequel sont recueillies toutes les forces mises en oeuvre dans cette vie-ci et contenus les germes de la vie à venir. Elle est le symbole végétal de l’état dans lequel est plongée l’âme après la mort physique. Puis au printemps vient le temps de s’incarner au bon endroit, celui où l’âme aura l’occasion, par maintes justes “coïncidences”, de transcender les limites qu’elle s’est auparavant imposées par sa conduite intérieure imparfaite, et aussi de recueillir en amitiés et en “dons du ciel” le fruit du bien qu’elle a semé en d’autres vies. Il est également fascinant de constater que les graines sont riches en lipides, qui sont physiquement la nourriture première de notre coeur. C’est dans cet esprit que j’ai nommé ma Pizza: Philosophale. Elle est non seulement équilibrée et vivifiante pour notre corps, mais par la méditation, la communion réalisée avec l’essence éthérique des plantes qu’elle contient, elle devient pour l’âme une expérience spirituelle concrète, complète, rayonnante. Par mon union avec l’être intime des racines, je suis Science; je fortifie ma pensée, ma conscience de la sagesse divine qui transparaît dans chaque être de ce monde...” “Par mon union avec l’être intime des fleurs et des fruits, je suis Art; je participe aux danses vibrantes de la dévotion, de l’amour, des coeurs en épanouissement...” “Et par mon union à l’être intime de la tige, des feuilles et des graines, je suis celui qui relie. La respiration cosmique devient une en ma poitrine et dans mon coeur se marient en une unité incorruptible toutes les forces de l’Univers, réalisant ainsi l’expression de l’Amour pleinement Humain.” Voici donc un chemin nouveau, des bases pour développer en soi la connaissance imaginative, regard renaissant sur l’énigme des vivants et de leurs interactions. Tout ce qui s’offre à nos sens et que l’on recueille dans une pensée libre deviendra l’objet d’un éveil spirituel incarné, fécondant. Les couleurs, les odeurs, la physionomie des êtres, tout cela invite l’esprit humain à une réunion intime à l’essence des choses. Références:  La maladie... une bénédiction La guérison... un devoir, du Dr. L.F.C. Mees; Nutrition and stimulants; L’ésotérisme chrétien de Rudolf Steiner et surtout la vie elle-même ont été mes sources d’inspiration. Rendez-vous dans l’essence spirituelle des plantes!

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