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Techniques du Castor Bricoleur : Tenon et Mortaise
par Frère Ours
Bonjour amis(es) apprentis castors-bricoleurs. En ma qualité de bâtisseur de l’Aube, je suis sans cesse avide d’ériger structures et fondations qui pourraient un jour héberger une belle petite famille de castors heureux. Mais pas à n’importe quel prix! La qualité écologique de ces dites constructions est sous-jacente à tout le tralala. Je vous propose maintenant une ancienne technique de construction en bois datant au moins du XIII siècle qui ne nécessite aucun clou, aucune pièce de métal (mis à part les outils!).
Cette technique simple mais efficace est de plus supérieure en solidité si on en croit les experts. Elle consiste en l’assemblage de pièces de bois (madriers), une pièce mâle (le tenon) et une pièce femelle (la mortaise). Avec de simples outils de base, vous pourriez, à partir d’arbres sauvages bien élevés, vous retrouver avec une gaillarde maison ou une grange luxueuse. Cette technique, à petite échelle peut servir également à la confection de meubles et de petits objets.
Matériel
Supposons ici que nous, fiers auto-constructeurs, commençons par le commencement, avec des arbres vivants (snif! snif!) qui se trouvent sur place, à l’endroit choisi pour notre future maison familiale, agissant ainsi avec les lois de la macrobiotique (non, ce n’est pas un médicament!). Nous devons pour ce faire agir en deux étapes. Trouver, sélectionner et transformer les arbres en madriers (bois carré), puis les préparer pour l’assemblage avec notre technique de tenons-mortaises. Entre ces étapes, il faut par contre faire sécher le bois dans un endroit sec et s’assurer qu’il ne touche pas directement le sol. On n’est pas sortis du bois, yes sir!
La chasse à l’arbre
Armé d’une bonne sciotte et d’une bonne hache, embusquez-vous dans la forêt en attendant que le troupeau d’arbres idéal pour votre projet passe à proximité.
Vous voulez des arbres solides (sapin, épinette, cèdre, chêne) qui ont au moins un diamètre de 25 cm à la tête du billot. Pour un tronc de 35 pieds, cela donne environ 40 cm à la souche. Le mieux pour couper les arbres c’est en hiver, quand le végétal a très peu de sève. De plus, le transport des billes est plus facile et moins salissant.
Pour peler les arbres de leur écorce, c’est préférable au dégel. Mais on doit surtout attendre l’heure de notre chantier. Car l’écorce protègera le bois du soleil, de l’humidité et des insectes. Pour du bois sec on utilise une plane et si le bois est encore vert, une hache, une pelle, ou même une lame d’amortisseur arrondie et affilée sur un côté fera l’affaire. On peut traiter le bois avec une solution saturée en sel afin de mieux le conserver et le protéger.
L’équarrissage
Cette étape importante qui consiste à transformer vos billots en madriers est longue et fastidieuse mais nécessaire. Grande satisfaction vous aurez au terme de l’entreprise.
Vous avez besoin pour la réaliser de quelques outils: -une sciotte -une hache à équarrir -une grosse hache lourde -un niveau -un ruban à mesurer -un crayon de plomb, ou une craie -des crampes à billots -des limes et pierres à affûter
D’abord fixer le billot, légèrement surélevé sur des pièces de bois transversales, à l’aide des crampes à billots. Avec une hache, faites des entailles sur la longueur du tronc, à tous les 20 à 25 cm. Ce qui permettra d’équarrir grossièrement votre billot. A l’aide d’une lourde hache, dégarnir les rondeurs du billot (fig 1). L’important est de s’assurer que les 4 faces soient bien parallèles et au niveau. P
ar la suite, à l’aide d’une hache à équarrir (hache spécialement conçue, avec une courbe dans le manche et un tranchant seulement sur un coté de la lame), il suffit d’aplanir plus efficacement les faces du madrier. Bien prendre soin de ne pas frapper le sol avec la hache.
Tenon-Mortaise : techniques et shémas
Nous voilà rendus au cœur du sujet. La conception des tenons et mortaises qui, un peu comme un casse-tête, vous permettront d’assembler votre structure. Pour ce faire il vous faudra… -Crayon de plomb -équerre -vilebrequin -ciseau à bois (bien affûté) -égoïne -maillet
Règle générale, la largeur standard du tenon est de 2 pouces, et la profondeur de la mortaise est de 3 pouces. On commence par délimiter au crayon les mesures du tenon, ensuite on scie à l’aide de l’égoïne la partie transversale au tenon, qui constitue l’épaulement. Puis avec un ciseau à bois très bien aiguisé, ou une scie à refendre, on détache le bois dans le sens de la fibre.
À l’aide du tenon, on trace les dimensions sur la pièce femelle. Du centre du madrier, on trace la demi-mesure du tenon chaque coté de l’axe longitudinal. Ensuite, avec un vilebrequin dont la mèche est légèrement plus étroite que la mortaise, faire des trous verticaux le long de celle-ci, en commencant par les extrémités. Avec un ciseau à bois, évider soigneusement la mortaise. S’assurer que les cotés sont bien verticaux et à angle droit.
Il est très important que l’épaulement du tenon soit bien ajusté avec la mortaise et que les deux pièces s’ajustent parfaitement. C’est cette précision qui assurera la solidité de la structure.
Les chevilles
La touche finale aux tenons-mortaises est l’insertion d’une cheville de bois, suite à l’assemblage des pièces. La cheville doit avoir un diamètre du tiers de la longeur du tenon. D’abord percer d’un coté de la mortaise, puis insérer le tenon pour pouvoir marquer celui-ci. Il vous faudra percer le tenon à 5 mm du point marqué, vers l’épaulement.
Ce décalage (fig 4) permetra une légère pression entre les pièces lors de l’insertion de la cheville, raffermissant les liens.
Et voilà! C’est le début d’une merveilleuse aventure qui vous permettra, avec beaucoup de pratique et d’application, d’ériger des structures qui subsisteront longtemps après vous. Ce modèle est la technique de base. Il existe bon nombre de variantes, parfois très complexes, pour assembler des madriers sans clou ni vis (moins d’usinage, moins de pollution, et en accord avec nos champs magnétiques).
Les maisons en madriers et tenons-mortaises sont souvent extrêmement élégantes mais difficiles à réaliser. Voici pour terminer, quelques variations sur un même thème.